LE SHAKUJÔ
Le bâton long du Shorinji Kempo
SHAKUJOLe bâton long avec des anneaux du Shorinji Kempo, connu par son nom japonais de shakujô (khakkhara en sanscrit), est héritier direct du bourdon de moine ou de pélerin, un élément auquel les diverses écoles bouddhistes ont donné de toute antiquité des différentes significations et utilités. La traduction littérale des kanji ou idéogrammes qui composent le mot shakujô est "bâton de fer-blanc", ce qui se rapporte sûrement au matériel qu'ils ont utilisé pur faire la partie métallique.

Fondamentalement il se compose d'une lance en bois dur, semblable à un "bô", et d'une section métallique dans laquelle les anneaux sont insérés, nommée tête ou kashira. Dans quelques congrégations qui suivent la voie ésotérique ou tantrique du bouddhisme, le kashira a la forme d'un stupa ou monument commémoratif; il peut même porter, sculptées, les effigies de différentes déités.

Le bâton peut également avoir un bout métallique, ou ishizuki, à l'extrémité inférieure, de sorte que le bois ne se détériore pas en appuyant, qui est également un élément d'efficace contondant en frappant avec le tsuki, ou coup direct, quand le shakujô est utilisé pour la défense.

Les dimensions les plus habituelles pour le shakujô, selon la vieille unité japonaise de longueur, sont 6 shaku de la longueur totale, équivalents à 6 pieds (182 centimètres), et 1 sun de diamètre dans le bois, équivalent à 1,193 pouces (3 centimètres). Ceci peut provoquer la confusion, parce que bien que l'unité "shaku" soit utilisée au nom des armes traditionnelles japonaises, en fonction de leur longueur (par exemple en "rokushakubô", le bâton de 6 shaku), le kanji qui la représent c'est différent du premier kanji du mot shakujô, qui, comme nous avons dit, signifie "fer-blanc".
TIPOS DE SHAKUJO
Le shakujô dans la tradition bouddhiste

Le shakujô était une des rares possessions matérielles qui ont été permises au moine bouddhiste. Selon une vieille coutume, le nombre d'anneaux qui pourraient être portés dans le bâton était équivalent à la hiérarchie que chacun avait atteinte dans la voie vers l'illumination (un bodhisattva porterait six, par exemple, symbolisant les six royaumes ou étapes de transmigration jusqu'à l'arrivée à l'état de bouddha). De nos jours le shakujô a une fonction seulement cérémonielle, mais initialement, entre d'autres fonctions, il a servi au moine mendiant à chasser les mauvais esprits et à alerter les petits animaux qui pourraient s'interposer dans son chemin, de sorte qu'il puisse éviter de leur faire involontairement du mal, ou même pour se défendre des animaux plus dangereux, le cas échéant, ou contre les fréquentes attaques des bandits. En outre il pourrait l'utiliser comme l'appel, de sorte que les gens des villages qu'il traversait dans son pélerinage fussent sur ses gardes de son arrivée et sortissent pour lui donner la nourriture (puisqu'on l'interdit aux moines aller de porte en porte) ou pour demander sa bénédiction.JIZO BOSATSU

Dans différentes traditions bouddhistes, tant parmi les moines que parmi les fidèles qui assistent aux cérémonies il est coutume, en plus de l'utilisation d'autres instruments de percussion, de secouer un petit shakujô pour suivre plus facilement le rythme dans la chanson des sutras et dans les prières, aidés par le son des anneaux. En outre, dans ces communautés qui suivent la voie ésotérique (Mikkyo), par exemple dans les sectes Tendai et Shingon, au fait même de secouer rhythmiquement le shakujô on donne une valeur magique, puisqu'on le pense que la vibration produite par le bruit de ces anneaux disperse les passions qui dérangent la rencontre avec la nature bouddhique. Il est également représenté dans les statues du populaire saint ou bodhisattva Jizo (Jizo Bosatsu) comme un des attributs symboliques propres à lui.

Enfin, le shakujô a une présence très caractéristique dans les rites magiques du Shugendo ou Voi des Pouvoirs, une célèbre, bien que très minoritaire, secte japonaise décrite comme syncretique parce qu'elle inclut des éléments taoïstes et shintoïstes, en plus d'autres typiques du bouddhisme ésotérique. Les adeptes les plus engagés de cette religion, les yamabushi ou ascètes errantes, incluent le shakujô dans leur peu d'équipement: ils s'aident souvent de lui dans leurs longs périples par les montagnes et, comme instrument rituel, ils l'utilisent pour exorciser les démons. Au temps jadis les yamabushi de quelques régions ont introduit dans la voie du Shugendo aux ninjas, guerriers experts en l'intrusion et en l'espionnage, et sûrement de cela vient l'inclusion du shakujô comme arme dans le divers arsenal de quelques clans ninja.

 Le Kongo Den dans le Shorinji Kempo

KONGO DENEn considération de l'origine mythique du shakujô, les techniques avec cette arme sont englobées dans le Shorinji Kempo, dans le système goho, sous la dénomination de Kongo Den (Famille ou Tradition du Diamant), faisant référence aux Kongo-Rikishi, les Rois Deva ou divinités protectrices dans la mythologie hindo-bouddhiste. Dans cette même famille le Fukudoku-hon (Livre de Classe) mentionne également le "kongojô", une canne de pélerin plus courte de section octogonale.

En effet dans le Kongo Den, bien qu'on ne donne pas au shakujô aucune signification magique ou ésotérique, le Shorinji Kempo se fait héritier d'un instrument qui a toujours accompagné les moines et qui éventuellement leur a servi comme arme pour leur légitime défense. Néanmoins dans l'époque actuelle cette utilisation pour la légitime défense ne semble pas très réaliste, au moins d'une façon directe et pas sous la forme d'aucune autre arme "occasionnelle" et quotidienne des caractéristiques semblables: l'homme contemporain ne se déplace pas à l'aide d'un shakujô, et même chez les japonais les plus traditionnels, civils ou prêtres, son utilisation est limité à certaines occasions cérémonnielles ou aux pélerinages aux endroits saints. Peut-être c'est la raison par la qu'elle le shakujô n'a pas été inclus dans le programme d'études du Shorinji Kempo et par conséquent ce sont tellement peus les professeurs et pratiquants des dernières générations qui ont une connaissance plus que partielle de son maniement. Au moment elle n'a pas été constituée de manière officielle la transmission du Kongo Den, bien que quelques maîtres directement formés avec Kaiso Sensei entretiennent vivante la pratique de ce groupe de techniques.

Dans tous nos dojos, bien que normalement il soit substitué par un "bô", d'une acquisition plus accessible, on donne aussi au shakujô une utilité comme élément auxiliaire porté par l'instructeur dans le Chinkon-gyo, pour aider les kenshis à redresser leur dos pendant le zazen prenant comme la référence la position verticale du shakujô. Beaucoup l'emploient également pour finir cette pratique de méditation, donnant avec lui un coup sec sur le sol.

Josechu et Manuel - Shakujo DenDans le domaine de la spéculation, le futur du Kongo Den dans le Shorinji Kempo passe peut-être pour orienter sa pratique, si non vers la légitime défense de manière directe, si vers le développement d'une série d'attributs qui avec les bons conseils aboutiront à une défense plus efficace, même à main vide. En maniant le shakujô, le kenshi devra changer son concept de l'espace d'environnant et étendre son contrôle visuel (happomoku); travailler avec une plus grande fluidité et changer son concept de la vitesse, de la synchronisation et de la distance par rapport à l'adversaire; régler le mouvement de l'arme sur sa propre coordination corporelle; adopter un point de vue différent aux tours et aux esquives; accentuer un nouveau sens du zanshin. Les principes de kumite shutai (priorité d'une pratique coopérative deux par deux), de shushu koju (orientation défensive des techniques) et de fusatsu katsujin (apprentissage pour le développement mutuel, et pas pour la violence), non seulement ne seront pas réduits par la pratique avec le shakujô deux par deux, mais seront enrichies en plus grâce à la difficulté ajoutée qui suppose pour les compagnons travailler avec un élément étrange, plus "dur", plus rapide et dans une certaine mesure plus dangereux. La pratique tout seul d'autre part, bien que suppose dans le Shorinji Kempo la même attention vers les principes de base que quand la pratique est deux par deux, nous aidera à améliorer les mouvements corporels, les déplacements, etc, et principalement nous permettra de travailler le corps et l'esprit comme une unité au moyen du kata, exprimant une plus grande concentration et coordination, démontrant à une nouvelle perspective l'esprit du zanshin, ou l'état d'attention permanente en marge de la technique, et celui du heijoshin, ou état normal et de calme devant n'importe quelle circonstance, de paix mentale en définitive.
 
 

Si vous êtes un pratiquant de Shorinji Kempo et souhaitez obtenir les plans (format PDF,
en espagnol) pour vous faire un shakujô, vous pouvez nous les demander à notre E-mail

 
 
(AU DÉBUT)

 

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